Des semaines, des mois, que je me tâte à faire ce billet. Trop privé? Trop intime? Pourtant, les médias en parlent, les publicités en font un problème à résoudre, la société les classe dans les imperfections n°1 à éradiquer et un complexe chez beaucoup.
Plusieurs années déjà que ma peau est recouverte de ces marques du "tigre" comme beaucoup aiment les appeler. Elles recouvrent mes hanches et mon fessier, tel un tatouage.Non, je ne vous livre pas ici une solution miracle pour y remédier. Faut-il nécessairement y remédier?
Il s'agit plutôt d'un changement de regard, d'une remise en question, après de l'argent et du temps dépensé pour les faire disparaître. Née et grandie dans une société où la moindre imperfection est perçue comme une catastrophe, je me devais au moins d'essayer de m'en débarrasser. Je l'ai fait.
Pour la petite histoire, les vergetures sont ces cicatrices d'un blanc nacré, dues à une fracture des fibres élastiques de la peau. Elles apparaissent suite à une grossesse ou à un changement de poids. Selon certaines études, elles seraient même héréditaires. Et, il peut arriver qu'elles surviennent comme ça, un beau jour, sans prévenir. Le corps humain...
C'est connu, les vergetures, "ce n'est pas beau à voir". Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai dû renoncer à porter un bikini ou un short. Vous avez dû y passer aussi.
A force d'entendre toutes ces remarques négatives, elles ont fini par devenir les miennes. Avec le temps, elles sont devenues mes pensées et ont rythmé ma façon de me vêtir, ma perception de mon corps, de ma beauté, de celle des autres, bref ma façon de vivre.
Les nombreuses publicités anti-vergetures et les parfaits clichés de magazines n'ont fait que renforcer cet état d'esprit.
Donc, j'ai fait comme beaucoup. Dans des crèmes, huiles et compagnie j'ai investi, avec pour seul objectif: les faire disparaître. Du temps j'ai passé à me badigeonner et masser le corps. De beaucoup de patience j'ai usé.
Puis, un beau jour, j'ai tout arrêté.
Non pas que les soins ne faisaient pas effet, bien au contraire, mais je n'avais plus envie de tout ça, cette routine, cette psychose, ce complexe qui me pourrissait le moral.
Non pas que les soins ne faisaient pas effet, bien au contraire, mais je n'avais plus envie de tout ça, cette routine, cette psychose, ce complexe qui me pourrissait le moral.
Je les ai observées, longuement, intensément. C'était la première fois que j'y prêtais réellement attention au naturel, sans un soin quelconque. Comme si je les redécouvrais ou les découvrais seulement. Juste elles et moi.
Je n'avais pas tout saisi: En quoi étaient-elles moches déjà? Et Moches pour qui?
Je n'avais pas tout saisi: En quoi étaient-elles moches déjà? Et Moches pour qui?
Je me suis surprise à la trouver belle et sexy ma peau zébrée, à ne plus vouloir la cacher. Ces marques sont une partie de moi. Ces imperfections sont les miennes et, telle une évidence, je ne voulais pour rien au monde qu'elles disparaissent.
Mon corps a évolué, évolue et continuera de le faire, elles sont la réponse à ce changement. N'y a-t-il pas pire comme changement?
Plus tard, en étant maman j'espère, elles se multiplieront peut-être, sûrement même, je n'en sais trop rien mais je m'y accommoderai.
En attendant, j'hydrate ma peau au maximum, pour l'assouplir, la protéger, AVEC ses imperfections.
Oui, j'ai des vergetures. Et alors?
Xo!
Lucète
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